Son râle décadent, ses soupirs sibilants
caressent nos névraxes de leur son rassurant
Et nos mains ouvrières, calleuses et décharnées
huilent ses verts rouages, la machine doit tourner
Produire, Détruire, Construire, Consommer
Chaque chose en son temps, mais le temps est compté
Les voilà qui graillonnent, et on a les chocottes
C’est lui, c’est toi, c’est moi, c’est parti, on psychote.
Y’en a qui manquent d’air et y’en a qu’en manquent pas,
On vide les étagères et on se terre chez soi
Contenir, Entraver, Circonscrire, Refréner,
la traque pernicieuse de cette vague silencieuse
Cette vague vaporeuse, dans un monde interdit,
s’abat, inopinée, sur les plus démunis
Et à la roulette russe saisit sans crier gare
d’autres infortunés, sans raison ni égard
Soigner, Sauver, Protéger, Épauler
les corps à bout portant, patients et soignants
Un temps qui n’a plus d’heure, fugueur, évanescent
de deuils, de cauchemars, de réveils suffocants
solidaire, solitaire, souffert ou savouré
Un temps libérateur, inquiétant, dirimant
Survivre ou Flâner, Rire, Pleurer, Bosser
À chacun sa place, c’est pile ou c’est face
Son râle décadent, ses soupirs sibilants
murmurent à bout de souffle, Je suis encore vivant
Sur les routes illicites, dans les cités déchues
s’invite pour un instant, une nature à vue
Respecter, Sauvegarder, Épargner, Se souvenir
que sans elle notre Terre n’aura pas d’avenir
Cette calme Tempête qui fait saigner les cœurs,
révèle impudiquement les tendances et les peurs,
les infâmes méfiances, le doute, les haines rances,
mais aussi les soutiens, de l’espoir la clameur
Produire, Détruire, Construire, Consommer
Le monde de demain, de quel bois est-il fait ?
Lasco 22 avril 2020
Sémantiser des truismes pourrait te questionner
Mais se demander de quoi demain sera fait
Ne sera jamais une question sans intérêt
On s’interroge alors, comment te remercier?
mar 22 avril 2020
ok vu ! bravo Julie !